La balance des externalités en 5 minutes

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La manière la plus simple d’expliquer une fonction est d’utiliser sa fonction affine approchée.
Une fonction affine se caractérise par une pente constante (noté a) et d’une ordonnée à l’origine ou référence (noté b).
Sa simplicité est à la base des modélisations numériques les plus efficaces et les plus complexes: méthode des éléments finis. Cette méthode repose  une discretissation pour pouvoir de proche en proche définir une valeur sur la base d’une application simple d’une loi.
En supposant que sur des intervalles suffisamment petits, toutes variations peuvent s’exprimer ainsi de manière affine (avec deux paramètres). Elle permet de modéliser, par découpage, des systèmes extrêmement complexes, que la théorie ne pourrait décrire. Cette méthode est utilisée en mécanique des fluides, sur les modèles numériques d’avions, en météorologie, …
Ainsi, la fonction affine est une bonne base pour expliquer n’importe quel phénomène, à condition de connaître les lois sous-jacentes et d’en accepter une approximation (bijective).
Essayons de l’appliquer aux externalités pour mieux comprendre, comment définir et mesurer simplement les externalités dans un contexte homogène qu’est la balance des externalités.

Avant d’évaluer la fonction d’évaluation des externalités, essayons d’identifier les sources d’externalités.
Dans notre cas, nous définirons une externalité comme étant la traduction d’une diminution / augmentation du potentiel économique d’un système (un peu comme l’énergie potentielle en physique), qui ne se traduise pas dans une transaction directe. Pourquoi ?
Ainsi l’externalité se traduit par une différence entre un coût social et coût privée. Cette différence est égale à un enrichissement / appauvrissement du système (environnement): diminution du potentiel.
Lors des échanges commerciaux, le transfert de bien se fait à l’équilibre si l’on considère uniquement le vendeur et l’acheteur (loi de l’offre et de la demande). Nous sommes dans ce cas dans un système fermé et isolé. De manière plus réaliste et en élargissant, à des parties tiers, cet équilibre n’existe pas: d’où la présence d’externalités. Dès lors les sources d’externalités correspondent à l’ensemble des prélèvements dans l’environnement, mais doit aussi inclure les intermédiaires, non contraints, qui vont rechercher à maintenir un équilibre au sein d’un groupe de personnes, n’ayant pas forcément de rapport les uns avec les autres: dans ce cas, il s’agit bien évidemment des pouvoirs publics et de l’Etats, mais aussi des assurances.

Supposons que les externalités soient définies par une fonction affine, ou la variable x correspond à la capacité, finies de l’environnement et de la société.
 Externalité = ax + b
 
A noter que nous savons que ce n’est pas le cas, car système contraint et donc même en présence de deux facteurs, la fonction devrait ressembler à une hystérésis (cf simulations world 3) qui encore une fois est une approximation par rapport à des systèmes autorégulés à n variables. Néanmoins cette approximation est valable (comme celle de l’hystérèse), tant que l’on a une fonction bijective pour décrire le phénomène.
Il faut donc désormais, essayer de définir une règle d’évaluation de a et b.
Commençons par définir un point caractéristique de cette fonction.
Le plus simple est soit l’ordonnée à l’origine, soit l’abscisse pour laquelle la fonction s’annule (-b/a).
La seconde paraît plus simple à définir car elle correspond à la valeur à laquelle l’externalité est nulle et donc ou le coût social est égale au coût privée. Ce point d’équilibre peut être définie de deux manières différentes:
  • Point d’équilibre initial, avant que tout prélèvement ne s’effectue: pratique pour l’évaluation des ressources naturelles,
  • Point d’équilibre garanti, par une tierce partie: pratique pour toutes les autres ressources (culture, progrès, éducation, sécurité, …) qui sont déterminées par un  intérêt général (pas de stock limité, mais maintient nécessaire pour la collectivité),

Concernant la première méthode, il peut être défini comme tout instant avant qu’un prélèvement ne se fasse: le potentiel de l’environnement. Le t=0 peut être fixé arbitrairement sans que cela n’influence la valeur de l’externalité.
Ainsi la pente (a), qui va définir l’externalité, correspond à la restitution de la ressource prélevée sans autre interactions, ou dit autrement en utilisant  le recyclage, ou l’effort (économique) nécessaire pour restituer la ressource dans son état naturel.
Ainsi si le prélèvement d’une ressource à un coût privé de 10, le coût social correspond au coût pour récupérer la ressource et la rendre utilisable dans les mêmes conditions. Il s’agit du coût du recyclage. Si le coût de recyclage, de 100% de la ressource, est de 13, alors l’externalité est de 3.
Pour les transformations irréversibles (énergie par exemple), l’on cherchera à remplacer la ressource initiale, par une ressource équivalente mais renouvelable. Ainsi si l’on consomme 1MWh d’énergie fossile qui a coûté 60€, alors l’on cherchera à remplacer l’énergie consommée par un équivalent renouvelable, de l’éolien par exemple à 150 € le MWh: avec en résultat, une externalité de 90€.
A noter que dans ces jeux de substitution, il faut bien prendre des choses comparables et donc dans le cas précédent inclure dans le calcul, les taux de charges et la durée des investissements sous-jacents.

Concernant toutes les autres sources d’externalités, il faut pouvoir confier le jugement à une tierce partie impartiale et privilégiant l’intérêt commun. Il n’en existe qu’une: l’Etat.
L’Etat, par ses lois et sa fiscalité, gère un équilibre entre intérêt économique, social et environnemental. A priori, personne ne fait mieux en termes d’équilibre des externalités, même si effectivement, le rôle du politique semble incompatible avec des horizon long terme… mais nous en discuterons dans un autre article.
Ainsi les lois définissent des points médians et fixes, que nous supposerons comme étant des points d’équilibre. Les amendes (ou récompenses beaucoup plus rarement) permettent d’équilibrer les écarts fait par rapport à la norme. Pour les écarts par rapport à la norme, il est par ailleurs aussi possible d’inclure des investissements.
Les assurances sont une exception qui doit être inclue dans le calcul. Elles absorbent un risque, dont la prévalence chez un client reflète son niveau de responsabilité. Il s’agit (aux bénéfices prêt et aux coûts d’organisation de la société d’assurance) d’une mutualisation du risque, ou la somme des couvertures utilisées est égale à la sommes des primes prélevées.

Nous avons vu que l’externalité peut être évaluée simplement en prenant une hypothèse: le potentiel naturel, social et économique du système. Cet équilibre est garanti principalement par les stock existants, l’Etat, et des acteurs économiques privés dont la mutualisation est le métier (assurance).
Il reste à résoudre la problématique de la chaîne de valeur. La dessus nous préconisons une approche progressive et par niveaux, cette exigence et contrainte pouvant être résumé par une célèbre phrase de Nietzsche « Celui qui ne veut agir et parler qu’avec justesse finit par ne rien faire du tout. »

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