Quels principes méthodologiques pour la balance des externalités ?

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Les principales mises en évidence de découvertes scientifiques consistent à isoler un objet et d’en constater les effets. C’est le principe de l’expérimentation, et c’est ainsi que Becquerel découvrit en 1896 la radioactivité, en isolant des sels d’Uranium avec des plaques photographiques.

Ainsi toutes expérimentations ou mise en évidence d’un phénomène doit se faire en délimitant clairement l’élément et le périmètre de l’étude. La mise en évidence passe par une étape ou l’on isole les éléments, puis une seconde ou l’on cherche à améliorer les mesures. On parle de méthode expérimentale.

Pour la balance des externalités, et face à la complexité des phénomènes en jeu (bruits, effets parasites, …), il est donc important de circoncir un périmètre accessible à l’étude et l’analyse de celle-ci. Nous allons donc définir un périmètre d’application, puis aborder les points de mesure nécessaires.

Le périmètre d’étude restreint, que nous proposons dans un premier temps, se limite donc à la chaîne de valeur de l’entreprise. Cette restriction est rendu obligatoire par:

  • la complexité de la chaîne de valeurs hors de l’entreprise,
  • l’absence de leviers directs de la part de l’entreprise sur la chaîne de valeur de ses fournisseurs, ou clients.

Il faut, pour pouvoir construire une balance des externalités et la rendre auditable avoir une structure qui permette de rapprocher la chaîne de valeur avec les données financières,

Nous proposons donc d’avoir comme base de travail un détail de la chaîne de valeur pour chaque fonction et unité de production de l’entreprise.

En face de chaque étape dans la chaîne de valeur, il faut pouvoir affecter les quantités valorisées. Ces éléments directement issus des systèmes comptables nécessitent un point d’attention. En effet, si la charge est utilisée sur plusieurs processus. En toute rigueur, il faudrait pouvoir ventiler cette charge sur les différents processus, minima pour connaître les efforts fournis et les leviers activés sur chaque unité de production. Néanmoins, l’ensemble se retrouvant sur une même ligne dans la balance des externalités, cette ventilation n’a pas d’impact sur la l’état définitif. Nous recommanderons une ventilation des charges sur les différentes étapes de la chaîne de valeur, même si celle-ci ne remet pas en jeu la lecture finale.

A noter que la matrice de matérialité fournie par SASB, permet d’avoir une première lecture de ce qu’il faut fournir pour produire le détail des actions dans la chaîne de valeur. Ce détail n’est pas visible dans la communication, mais permet une traçabilité, de la même manière que les transactions, dans le système comptable, permettent d’alimenter les Etats financiers. 

 

Pour fixer les coûts sociaux, nous avons deux composantes: les volumes, paramètre interne à l’entreprise, et le coût social standard, paramètre externe à l’entreprise.

Le volume est fixe et daté. Il fait le lien avec ce qui a été renseigné pour les coûts privés. La majorité des volumes nécessaires se retrouvent dans les reportings GRI par exemple. La bascule de ces volumes, unités hétérogènes, en une unité homogène et économique, se fait grâce au coût social standard qui permet de valoriser le volume.  Le coût standard peut varier (cf article sur l’effet temps), et doit donc toujours être associé à l’élément de volume.

Le coût social lui doit venir de données externes à l’entreprise. Ces données doivent être contrôlées et venir d’une entité ayant l’autorité la plus large.

En résumé la méthodologie repose sur deux piliers:

  • la comptabilisation, sur les mesures propres de l’entreprise: volumes, coûts privés, découpage par étapes dans la chaîne de valeur,
  • La détermination des coûts sociaux.

La méthode de comptabilisation (travail effectué par l’entreprise) doit se rapprocher des méthodes et principes comptables des IFRS: matérialité, prudence (effet du temps), intelligible, …
La méthode de détermination des coûts sociaux doit s’intégrer dans un processus d’apprentissage, tel que proposé par les normes qualité. Ainsi l’on parle de management de la qualité concernant ces coûts sociaux standards, à savoir les coûts sociaux ramenés à des quantités mesurables par l’entreprise. Nous aborderons en détail cette mesure des coûts sociaux dans de futurs articles en reprenant la structure de Deming à savoir: évaluation, mesure, contrôle et corrections.

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