Accounting for Externalities > Ecosystem > Produits transformés et coût social

La seconde loi de la thermodynamique précise que toute transformation est irréversible: principe entropique.
Il précise aussi que les rendements sont plus élevés, lorsque les opérations sont réversibles (lorsque les pertes caloriques induites par la transformation sont minimes).

Toute transformation comprend une part irréversible et induit donc une perte irrémédiable pour l’environnement. Cette part irréversible a un impact pour l’économie. Le recyclage est un moyen d’optimiser l’utilité d’une ressource, et donc son rendement.

Voyons les méthodes possibles pour évaluer le coût social de ces transformations, et s’intègre cette notion de réversibilité dans son évaluation.

Les produits transformés sont soit réversibles (un recyclage est possible), soit irréversibles (imposés en générale par la physique). La réversibilité est aussi une caractéristique à prendre en compte dans l’évaluation des nuisances (avec un traitement identique), mais nous traiterons dans un premier temps de la réversibilité des objets transformés.

Le coût social d’une chaîne de transformation correspond à la remise à l’état original des produits utilisés.
Si les éléments sont recyclables, alors le coût de recyclage correspond au coût social (coût que devra supporter la société lorsqu’il faudra remettre dans un état normal). Dans sa chaîne de valeur, une entreprise peut intégrer le recyclage.
Ce recyclage a un coût social et correspond en général à:

  • Des coûts de désassemblages, démantèlement, reconditionnement, …
  • Des coûts logistiques (coûts de récupérations),
  • Facteur de dégradation / sortie de cycle des matières recyclées,

Ces coûts de recyclage (lors de l’évaluation des coûts standards) doivent (en toute rigueur) être évalués avec des ressources renouvelables. Ainsi l’énergie nécessaire au recyclage (en général premier poste), doit être prise au coût de l’énergie renouvelable et non au coût standard d’une énergie fossile par exemple. Pour des raisons de simplification (que nous argumentons dans un autre chapitre), nous proposons de rester au coût standard de l’énergie, et non au coût standard de l’énergie renouvelable.
Enfin comment évaluer la part d’élément qui sort du cycle de recyclage (à cause d’une dégradation de la matière, ou d’une pollution non contrôlée). Pour cette part, il faut prendre le cas de la valeur irréversible (transformations ou nuisances irréversibles).

Dans le cas de transformations irréversibles (par exemple, l’énergie), et donc en l’absence de scénario de réversibilité, comment pouvons-nous évaluer le coût social? En effet il n’existe pas de valeur de substitution comme pour les ressources primaires (pas possible de substituer une valeur fondamentale comme l’énergie). Le seul moyen à priori est donc de convertir cette valeur en équivalent renouvellable et d’en déduire un coût social. Dans ce cas, la chaîne de transformation intervient (mais pas d’autres choix).

Les coûts sociaux correspondent aux conséquences d’une raréfaction des ressources, aux innovations à mettre en œuvre pour trouver des ressources substituables (par recyclage, ou via une autre ressource). Beaucoup d’inconnues entrent en ligne de compte: la proposition est donc de substituer chaque prélèvement par son coût de recyclage marginal (qui lui est connu).
Le coût social est donc la quantité de ressource non renouvelable prélevée x coût marginal de recyclage.

A noter que lorsque l’on substitue une valeur par un équivalent renouvelable, il faut remettre cet élément dans un contexte micro-econonique (et non macro): à savoir comment l’entreprise évolue dans son environnement, et non comment l’économie peut basculer dans une consommation totalement renouvelable.
Les agents sont ainsi évalués en fonction de ce qu’ils prélèvent ou restituent à l’environnement.

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