Accounting for Externalities > Francais > Free rider et parasitage économique !

Le gui est une plante parasite. Elle se fixe à son hôte (arbre), pour absorber la sève de celui-ci. Son crime peut même l’amener à tuer, quand son hôte est fragile (comme l’amandier).

Le gui est un freerider que ne soucis que très peu du lendemain (jour ou son hôte, sa source de vie, succombera).

En économie, ils existent, ne sont pas si cool, n’ont pas vraiment la fibre écolo et mettent en danger nos équilibres. Voyons de qui il s’agit?

Voyons rapidement pourquoi !

Définition

Le free riding (parasitisme en Français) est un problème d’inefficacité économique lorsqu’il conduit à la sous-production ou à la surconsommation d’un bien. Les biens qui font l’objet de parasitisme se caractérisent généralement par l’incapacité d’exclure les non-payeurs.

En effet, si les non-payeurs peuvent être exclus par un mécanisme quelconque, le bien peut être transformé en bien de club (par exemple, si une route publique surutilisée et encombrée est convertie en route à péage, ou si un musée public gratuit se transforme en musée privé payant).

Le parasitisme se développe grâce à l’existence d’externalité. La présence d’externalité (bien / nuisance, sans transactions) permet le développement de ce phénomène de parasitisme. Ainsi le free rider est un opportuniste qui en exploitant une situation économique avantageuse, va générer une nuisance pour la communauté (externalité négative).

Ce problème est parfois aggravé par le fait que les biens communs sont caractérisés par une consommation rivale. Non seulement les consommateurs de biens communs peuvent en bénéficier sans payer, mais la consommation de l’un impose un coût d’opportunité aux autres. Cela conduit à une surconsommation et même éventuellement à l’épuisement ou à la destruction du bien commun. Si trop de gens se mettent à faire du free ride, un système ou un service finira par ne plus avoir assez de ressources pour fonctionner. On parle de resquillage lorsque la production de biens ne tient pas compte des coûts externes, en particulier l’utilisation des services écosystémiques.

A titre d’exemple nous pouvons parler des Golf verdissants d’Arizona. En effet l’utilisation et le gaspillage de certaine ressources naturelles génère un appauvrissement de la ressource qui n’est pas évalué à son juste prix: ces golfs ont pu se développer grâce à un coût de l’eau faible au regard des ressources limitées en eau. La contrepartie sociale est le développement touristique mais l’apport de celui-ci reste faible au regard des  impacts sur le long terme, que ce type d’activité peu avoir. Un coût de l’eau plus élevé n’aurait pas permis le développement de ce type d’activité, et la ressource aurait pu être conservée. 

Hirshman

Les free rider en tant qu'individu

Selon Hirschman, le problème du free rider n’est pas constante et fluctue en fonction de l’intérêt des gens.

L’idée de Hirschman est donc de dire que dans un environnement sous stress (mon intérêt individuel décroit), les personnes s’orientent vers la sphère publique, et cherche un intérêt public, avec moins de resquillage. Puis dès que ce sentiment est satisfait retourne vers un environnement individualiste.          

Les partisans du modèle de Hirschman insistent sur le fait que le facteur important de motivation des gens est qu’ils sont contraints par l’appel à l’altruisme d’un dirigeant (renforce l’hypothèse initiale

... et sinon

Les free-rider comme entreprise et entités morales.

Cette réflexion doit pouvoir être transposée au monde de l’entreprise, car celle-ci reste animer par le seul intérêt économique (« agents économiques à but lucratif »). Dans ce cas, l’altruisme n’existe pas.

Ce système de gestion vise à maximiser les profits. Les profits sont érigés en objectif absolu, quel qu’en soit les externalités. Cela mène ainsi à des dérives comme l’évasion fiscale.

Une réflexion sur l’entreprise en tant que free rider, permettrait de faire évoluer les modes de gestion, les objectifs des dirigeants et le mode de pression de la part des parties prenantes           

Un exemple de free-riding est l’évasion fiscale.

En effet, les impôts payés, permettent d’accéder à un marché, marché qui est organisé et structuré indirectement par les impôts qui y sont payés.

L’optimisation fiscale, permet ainsi, par des biais indépendants du marché, de réduire les impôts payés dans certains pays, tout en continuant à bénéficier du marché sur lequel ils se développent. Ces pratiques sont associées à la problématique du free-rider:

  • Une généralisation de ces pratiques, peut entrainer un effondrement du système,
  • Il est difficile d’exclure les sociétés free-rider, en vertu d’accords commerciaux,
  • Les sociétés pratiquant l’optimisation fiscale, cherchent avant tout un intérêt privé, au détriment d’un intérêt public,

Tout bénéfice n’est pas forcement du free-ride et la limite entre free ride et bénéfices mérités, doit être analysée au regard des couts sociaux mis en jeux dans l’activité de l’entreprise. Les rapports de gestion devraient mettre en lumière ces pratiques, pour responsabiliser les actionnaires, dans le choix et orientations stratégiques des entreprises.

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