La chaîne de valeur et ses externalités

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La chaîne alimentaire est la transformation de nutriments qu’un organisme a appris à digérer et à exploiter. En fonction du type d’alimentation, des caractéristiques physiques se sont développées, pour optimiser l’assimilation, et le rendement pour l’accès à cette ressource. Les lions ont des crocs et dents acérées et sont plus gros que les zèbres. Les zèbres ont un système digestif (symbiose) adapté à l’ingestion de la cellulose, et des dents plates favorisant la mastication, plutôt que l’arrachage. Le vautour, nécrophage, a développé une poche, le jabot, un pré-estomac, lui permettant d’isoler une première phase de digestion qui nous serait mortelle, et utilise un bec crochu et coupant. Darwin en observant le bec des pinsons, qui en fonction du régime alimentaire, avaient des formes différentes, a découvert l’évolution: une conséquence de la nécessaire adaptation des espèces.

Cette spécialisation des chaînons de la pyramide alimentaire, sont l’exemple idéal pour introduire la problématique de la chaîne de valeur en économie.

En économie, la chaîne de valeur (grale de toute entreprise) est une spécialisation developpée. Nous allons voir en quoi cela rend le problème complexe, puis nous nous focaliserons sur la chaîne de valeur de l’entreprise (et nous expliquerons en quoi cela n’altère pas l’objectif de suivi des externalités par entreprises).

En quoi consiste le métier de fabricant de voiture ?
Un producteur de voitures fait aujourd’hui principalement de l’assemblage. Il dessine de nouveaux modèles, puis commande carrosserie, freins, moteur, … Les constructeurs sont devenus des donneurs d’ordres, qui par la même ont perdu les compétences sur la fabrication de freins, moteurs, … C’est le résultat d’une spécialisation pour obtenir plus d’éfficacité.
Quand l’on réfléchit à la responsabilité d’un constructeur automobile, et l’impact que celui-ci a sur la société, il faut se poser la question de sa chaîne d’approvisionnement:

  • Comment se fournit-il en moteur ?
  • Est-ce que les fournisseurs de moteurs utilisent une énergie verte (plus chère) pour fondre et mouler les pièces ?
  • Est- ce que les fournisseurs recyclent les moteurs ?

Cette question ne se limite bien évidemment pas aux fournisseurs mais aussi au fournisseurs de fournisseurs:

  • Comment est produite l’énergie des fonderies ?
  • Comment sont produits les métaux et comment a été extrait le minerai ?

Cette simple question sur la chaîne de valeur, complexifie énormément le problème. Néanmoins, il faut pouvoir se poser la question: à quoi sert la balance des externalités ?
Elle sert à montrer les efforts faits par l’entreprise, pour améliorer son impact environnemental, social et économique.
Ne faut-il donc pas se focaliser sur la chaîne de valeur de l’entreprise ?
Oui mais, qu’en est-il des cout sociaux dans ce cas ?

Nous nous sommes posé la question sur les impacts de l’entreprise. Néanmoins ne faudrait-il pas se poser la même question pour les coûts sociaux et leurs évaluations. En effet, il est une chose de se focaliser sur la chaîne de valeur de l’entreprise, mais cela en est une autre de restreindre (par symétrie), l’évaluation des coûts sociaux.

Un exemple: pour l’énergie, comme irréversible, nous avons proposé de prendre le coût en équivalent renouvelable.
Ainsi le coût d’1 kWh d’énergie éolienne (et renouvelable) est connu. Néanmoins cette évaluation est faite  par rapport à des coûts privés supportés par l’entreprise qui se charge du développement. Mais ne faudrait-il pas mettre les mêmes contraintes sur cette évaluation de coût de développement, en prenant les coûts sociaux et non les coûts privés. Dans un tel cas, ou devons nous arrêter dans la chaîne de valeur exprimée en coût social, et non en coûts privés.

En quoi consiste le métier de fabricant de voiture ?
Un producteur de voitures fait aujourd’hui principalement de l’assemblage. Il dessine de nouveaux modèles, puis commande carrosserie, freins, moteur, … Les constructeurs sont devenus des donneurs d’ordres, qui par la même ont perdu les compétences sur la fabrication de freins, moteurs, …
Quand l’on réfléchit à la responsabilité d’un constructeur automobile, et l’impact que celui-ci a sur la société, il faut se poser la question de sa chaîne d’approvisionnement:

  • Comment se fournit-il en moteur ?
  • Est-ce que les fournisseurs de moteurs utilisent une énergie verte (plus chère) pour fondre et mouler les pièces ?
  • Est- ce que les fournisseurs recyclent les moteurs ?

Cette question ne se limite bien évidemment pas aux fournisseurs mais aussi au fournisseurs de fournisseurs:

  • Comment est produite l’énergie des fonderies ?
  • Comment sont produits les métaux et comment a été extrait le minerai ?

Cette simple question sur la chaîne de valeur, complexifie énormément le problème. Néanmoins, il faut pouvoir se poser la question: à quoi sert la balance des externalités ?
Elle sert à montrer les efforts faits par l’entreprise, pour améliorer son impact environnemental, social et économique.
Ne faut-il donc pas se focaliser sur la chaîne de valeur de l’entreprise ? Oui mais, qu’en est-il des cout sociaux dans ce cas ?

Nous nous sommes posé la question sur les impacts de l’entreprise. Néanmoins ne faudrait-il pas se poser la même question pour les coûts sociaux et leurs évaluations. En effet, il est une chose de se focaliser sur la chaîne de valeur de l’entreprise, mais cela en est une autre de restreindre (par symétrie), l’évaluation des coûts sociaux.

Un exemple: pour l’énergie, comme irréversible, nous avons proposé de prendre le coût en équivalent renouvelable.  Ainsi le coût d’1 kWh d’énergie éolienne (et renouvelable) est connu. Néanmoins cette évaluation est faite  par rapport à des coûts privés supportés par l’entreprise qui se charge du développement. Mais ne faudrait-il pas mettre les mêmes contraintes sur cette évaluation de coût de développement, en prenant les coûts sociaux et non les coûts privés. Dans un tel cas, ou devons nous arrêter dans la chaîne de valeur exprimée en coût social, et non en coûts privés.

La proposition serait donc d’appliquer ce principe de degré à la balance des externalités, chaque degré correspondant à un niveau de la chaîne des valeurs dans le calcul de la balance des externalités. Ainsi le degré permet de directement qualifier la qualité de l’information fournie. Cela permet par ailleurs d’avoir une démarche progressive, sur l’évaluation de la balance des externalités.

A noter que Yann Moulier-Boutang a proposé de distinguer deux “degrés” d’externalités:

  • degré 1: mesurable est accessible,
  • degré 2: plus globale, à soustraire au calcul économique.

La notion de degré dans la balance des externalités en est fortement inspirée, mais l’objet est différent. Dans le cas des externalités, la notion de degré est un élément de qualification des externalités, limité à 2 degrés. Dans le second cas (balance des externalités), il s’agit d’une mesure de la qualité de la donnée dans la balance des externalités.

Darwin en observant le bec des pinsons à découvert l’évolution, comme conséquence de l’adaptation des espèces. Il n’a été question d’adaptation spontanée à un environnement, mais d’un résultat progressif, par passes succesives.
Concernant la balance des externalités, il s’agit de la démarche que nous retiendrons, démarche associée à une mesure, le degré de profondeur dans la chaîne de valeur.

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