Dans le cadre du marché carbone, et pour rendre la chose faisable, les autorités ont ainsi définit:
Pourquoi un marché uniquement entre pollueur ?
Principalement pour circoncir le problème avec application naïve de la loi de Pareto: nous résolvons 80% du problème avec 20% des acteurs. Cette simplification a néanmoins un impact sur la détermination du prix. En effet, le théorème de Coase précise qu’il doit exister un effet entre 2 acteurs pour que l’externalité soit internalisable par l’intermédiaire d’un marché. Or il n’existe aucune externalité entre deux entreprises pollueuses. Néanmoins ces deux entreprises peuvent être intéressées à diminuer leurs émissions carbone, pour être plus compétitive et performante. Dans ce cas, l’inducteur de prix, pour la tonne carbone, n’est pas la valeur de l’externalité, mais les investissements et efforts cumulés pour réduire l’empreinte carbone dans un secteur. Ainsi, si l’ensemble de l’industrie automobile ne décide de faire aucun investissement, il est probable que le prix reste à un niveau bas. Dans le cas contraire, si un des acteurs investit dans un véhicule propre, pour tirer des bénéfices de la non-émission de gaz à effet de serre, il peut imposer un prix plus élevé de la tonne carbone, se créer un avantage concurrentiel, et ainsi inciter les autres acteurs à investir.
Ainsi, ce marché du carbone n’est pas réellement une application du théorème de Coase, mais plutôt la mise en place d’une contrainte financière pour stimuler l’innovation.
La mise en place stricte du théorème Coasse est impossible pour les raisons suivante:
Alors pourquoi inclure l’externalité climatique dans la balance des externalités et comment la suivre dans le temps ?
Aujourd’hui la seule valeur existante et crédible est celle donnée par le marché du carbone. Cette valeur possède tous les défauts du monde, mais permet de connaître la valeur de la tonne carbone dans le système économique actuel (système encore très peu adapté à cette nouvelle contrainte). Il est à espérer que cette valeur de la tonne carbone croisse dans le temps, à mesure que les investissements se feront pour réduire l’empreinte carbone. Par ailleurs d’autres éléments viendront influer sa valeur: pression sociale pour une valeur de la tonne de carbone plus juste, découverte et améliorations des modèles climatiques, …
En intégrant dès maintenant la tonne carbone dans la balance des externalités, nous anticipons ainsi un progrès qui se fera. Nous intégrons, compte-tenu des connaissances actuelles, le coût social de nos émissions. Enfin nous nous réservons le droit de corriger les impacts.
Cette méthode révèle deux avantages.
Le premier est une application du principe de précaution, sur les mesures mais aussi sur les impacts à venir.
La seconde consiste à préparer un socle expérimental, pour infirmer ou confirmer les hypothèses, les modèles d’évolutions que nous pourrions être amenés à faire. La balance des externalités devient donc l’un des premiers modèles long terme à appliquer à l’économie. La balance des externalités peut devenir l’une des métriques, économique, pour améliorer les modèles, et comprendre mieux la notion de progrès.