Certaines Escherichia coli rendent malades en produisant une substance toxique pour l’homme. Néanmoins, présentes naturellement dans nos intestins, elles sont indispensables à notre digestion, et auraient même un impact sur notre cerveau. Elles sont nos hôtes, et nous permettent de survivre.
En biologie, ce type d’association, que l’on retrouve à des degrés divers, se nomme Symbiose (ou mutualisme).
En économie ? Tout dépend du lien qui unie les deux conjoints.
Ainsi l’on parle de synergie, lorsque le mariage est établi (entre 2 unités d’un même regroupement).
Si il n’existe aucun lien, l’on parle d’externalités (positives).
La notion d’externalité vient d’un constat que certains impacts économiques échappent à toutes transactions. Des personnes extérieures et sans aucun pouvoir de décisions peuvent ainsi s’appauvrir (le plus souvent), ou s’enrichir. Introduit par Sidwick en 1887, elle a été ensuite développée, par Pigou, Viner, Coase (avec son théorème éponyme), Hirschman, …
Nous allons voir quelques définitions des externalités, suivie de quelques exemples.
Il existe plusieurs définitions des externalités, avec des variations infimes, mais qui peuvent avoir des impacts important sur l’interprétation qui en est faite.
Nous retiendrons celle-ci :
Un impact, positif ou négatif, sur toute partie non impliquée dans une transaction ou un acte économique donné.
Nous avons donc deux caractéristiques pour les externalités :
Une externalité est donc un événement non comptable (la comptabilité repose en effet sur des engagements). Elle est la conséquence d’une mutualisation (imposée) d’un bien : si tout était bien compartimenté, étanche, avec comme seul moyen d’échange la contractualisation, alors il n’y aurait pas d’externalité.
Un moyen de mesurer ces externalités est de prendre la différence qu’il existe entre cout privée (cout supporté par l’agent économique), et le cout social (cout global supporté par la société dans cette transaction). La différence de ces deux coûts donne la valeur de l’externalité.
Cet exemple d’externalité (positive) a été proposé par James Meade.
Il repose sur la collaboration, informelle, d’un apiculteur et d’un arboriculteur.
L’apiculteur profite de la proximité de l’arboriculteur et obtient un miel de meilleure qualité qu’il pourra vendre à meilleur prix et cela gratuitement. L’arboriculteur ne sera pas payé pour le service indirect qu’il a rendu à l’apiculteur. Il s’agit dans ce cadre d’une externalité positive. L’arboriculteur profite aussi gratuitement de la pollinisation de ses arbres, ce qui améliore son rendement sans avoir recours à de coûteuses méthodes, et la pollinisation aléatoire des abeilles enrichit aussi la diversité génétique qui permet aux plantations de mieux résister à d’autres affections ou maladies.
Si l’on cherche à traduire en chiffre cette externalité positive, cela donne les éléments suivants. Un apiculteur, dans un environnement neutre (égal à la moyenne) peut espérer produire 10kg de miel de qualité standard (10 € par kilo) par ruches et par an (soit 100 € par an et par ruches).
Son voisin est fermier, et a 2 possibilités:
Du point de vu de l’apiculteur, aucune transaction n’a lieu, et son pouvoir de décision sur les choix d’investissements de son voisin fermier est nul.
Dans la première situation, il peut espérer vendre un miel de meilleurs qualités (grâce aux arbres fruitiers), mais aussi avoir un rendement supérieur et ainsi vendre 11kg de miels à 12 € par kilo (par ruche et par an). L’externalité peut donc être évaluée à 11kg x 12 €/kg – 100 = 22€ / ruches et par ans.
Dans la seconde situation, l’insecticide (gaucho) peut décimer ses ruches, l’impact négatif est donc de: 100 € / ruches et par ans. Néanmoins, cela peut être compensé par une indemnisation / amende que le fermier doit verser à son voisin. Dans le cas d’une indemnité de 80 € par ruches et par ans, alors le bilan net des externalités est de 20 € par ruches et par ans de pertes (externalité négative).
Le second exemple, montre une première complexité de la notion d’externalité: le rattachement de celle-ci à des évènements (transactions) qui permettent d’évaluer celle-ci. Il est donc nécessaire de regrouper certains impacts, pour évaluer correctement celle-ci.
Selon la théorie économique, il existe deux manières de traiter les externalités :
Selon Coase, les externalités peuvent se transformer en biens négociables (l’externalité est donc incluse dans une négociation et peut disparaitre si la transaction porte sur un événement connu), a deux conditions :
– le droit de propriété doit être correctement défini,
– les couts de transaction doivent être négligeables,
Si l’on reprend les exemples du dessus, l’apiculteur et le fermier : nous pouvons dans ce cas (en l’absence de voisinage, et de tiers), imaginer qu’une négociation, se fasse et que les gains supplémentaires obtenus par l’apiculteur et le fermier soit repartis de manière équitable (via une coopérative par exemple), mais cela suppose, qu’il n’y ait pas d’autres partie prenante dans cette décision, et que les gains supplémentaires soient connus et stables,
Le théorème de Coase permet de mieux comprendre la notion d’externalité : ses applications restent néanmoins marginales, face à des externalités aux contours mal définis (droits de propriétés souvent flou : au suivi et à la mesure complexe (couts de mesure et donc de transactions élevés), et qui par conséquents échappent à toutes négociations.
Dans le cas où le droit de propriété est difficilement définissable (par exemple quel droit ai-je sur l’air que je respire ?), et donc dans tous les cas où la propriété est un bien commun, alors l’Etat peut se substituer, et: